Téléobs - « Séparation, les enfants d’abord », en immersion au tribunal de Créteil

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Ce documentaire de Delphine Cinier fait écouter la voix émouvante de trois enfants du divorce et donne la parole aux médiateurs chargés de leur cas.

Par Nebia Bendjebbou

Aujourd’hui, en France, un couple sur trois se sépare, et quelque 315 000 enfants sont écartelés entre leurs parents. Des ruptures où les échanges père-mère tiennent parfois du dialogue de sourds. « Il arrive que les parents en conflit utilisent l’enfant comme une arme contre l’autre », souligne Delphine Thouillon, juge aux affaires familiales. En immersion dans le quotidien des juges et des travailleurs sociaux, ce film percutant s’appuie sur des témoignages d’enfants. Et prend pour exemple trois cas de séparation conflictuelle jugés au tribunal de Créteil, l’un des premiers à offrir aux mineurs les conseils d’un avocat : un gamin de 7 ans peut s’y faire entendre car on l’estime capable de discernement. Delphine Thouillon explique :

« La parole de l’enfant est un élément du dossier, il est là pour nous dire son souhait. Le conflit peut le mettre en danger. On parle beaucoup de lui mais on ne se préoccupe pas beaucoup de lui. Certains en arrivent à des tentatives de suicide pour exister »

Iris et Adrien, 14 et 12 ans, ont pris fait et cause pour leur mère. Après avoir reçu un courrier de leur part, la juge pense que celle-ci les manipule. Face à une médiatrice, ils expriment leur souhait de ne plus voir leur père. Ninon et Louis, 12 et 14 ans, ont été reçus par la juge après avoir témoigné de la violence paternelle. La juge fait appel à des médiateurs qui aident les parents à prendre conscience de ce à quoi ils exposent leurs enfants.

Qu’en est-il pour une fillette de 4 ans, qui ne peut donner son avis ? La mère accuse le père d’attouchements sexuels. Il nie. L’enquête diligentée par la justice lui reconnaît le droit de s’occuper de sa fille. En attente d’une date d’audience pour fixer les modalités, il n’a plus vu cette dernière depuis plus d’un an. « On ne doit pas laisser à une fillette de 4 ans le choix de voir son père ou pas. Elle s’en voudra toute sa vie. Un enfant n’a pas à être responsable, il ne doit pas avoir ce choix à faire », conclut une médiatrice.

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